vendredi 29 mai 2015

Trop tôt pour mourir

HDA : « Trop tôt pour mourir », par la Compagnie L'Atelier du premier acte
Domaines : Arts du langage, du visuel, du son, de l'espace / Arts du spectacle / Arts du vivant
Thématiques : Art, technique & expression / Art, création, culture / Arts, États et pouvoirs


DOCUMENTS : affiche, jaquette de présentation, documents sur le monument aux morts & extraits de la pièce; voir articles et photo sur ce même blog (VOIR les deux articles, avec photos, publiés en 2014, mois de septembre  )

 
Intro
Date & nom de la représentation ; auteur & metteur en scène : Lionel Courtot sur projet de commande de la ville de Montbéliard ; 5 comédiens.

I- L’incident de Joncherey
a) Le contexte historique (cf I, scène 6 : « la logique mécanique des blocs », dit par le père de Peugeot)
+ costumes & accessoires, réalisme
+ rôle de la presse, à la fois vendeur à la criée & articles lus par le père Peugeot.
b) L’incident de Joncherey ; résumé.
c) La symbolique de l'événement en se basant sur l’affiche + le premier sens du titre du spectacle « trop tôt » = guerre pas encore déclarée


Transition : un deuxième sens au titre ; trop tôt = trop jeunes

II- Trop tôt pour mourir : partie 1 & 2 : une pièce de théâtre pour montrer la guerre,
faucheuse de jeunesses des deux côtés de la frontière.
a) Le découpage de la pièce : fondé sur l'alternance côté français / côté allemand :
- alternance spatiale ; division de la scène en 2 côtés, avec des éléments de décor identifiants (une table bureau pour l'instituteur français / un divan pour famille plus « noble » allemande
// alternance des costumes et des rôles ; explication du fonctionnement (16 rôles pour 5 acteurs, avec croisements), avec tout visible sur scène (portant en évidence au milieu, au fond) pour bien guider le lecteur
- jeu de lumière – noir pour découper les scènes
- le tableau = un récitatif, qui souligne le caractère inéluctable du temps qui passe
b) Deux jeunes hommes différents ?
- situation : JP. : jeune instituteur (comme maman) ; famille rurale, simple ≠ AM. : se cherche une situation, doit honorer la famille bourgeoise ; pratique l'équitation
- rapport à la mère : JP. : tutoiement ; juste accolade pudique de la mère française, milieu + rural ≠ AM. : froideur & rigueur maternelle, vouvoiement, distance & respect
MAIS : - même rapport aux filles : JP. : douceur, gentillesse, complicité avec sa sœur Alice, qu'il surnomme affectueusement « la bouille » (elle : « le gros ») // AM. : amoureux de Marie, contre l'esprit de famille.
- rapport à la guerre : même résignation : JP :« Chienne de vie» (I, 4) ms «je serai prêt, quoi qu'il arrive» (I, 6) / AM.:« Je ferai honneur à la famille... Je ferai honneur à la patrie » (I, 5) mais « je déteste cet uniforme » (II, 1)
- Caractère, attitude ds l'armée ; témoignages de leurs « gars » : « Vous pouvez souffler un peu. Profitez-en pour écrire à vos familles » (JP. III,6) / AM :« le lieutenant, c'est vraiment un chic type » & « plusieurs fois ds la nuit il vient ns demander si tout va bien... Il est comme ça, le lieutenant. » (III,2)
- même recours à la lettre : JP. : à ses parents / AM. à Marie (lettres fictives) & à ses parents (lettre réelle)
Deux jeunes dans la force de l'âge, honnêtes, résolument humains, pas si différents que ça :
« Ces gamins ont une telle énergie, une telle insouciance » (JP.L II, 2) / « La jeunesse est en manque d'idéal. N'ayons pas peur de mourir pour lui donner le sens du sacrifice »(AM. III,2). Ils sont rapprochés par le théâtre.

III- Trop tôt pour mourir : partie 3 & 4 : une pièce de théâtre pour se souvenir, d'hier à aujourd'hui.
a) Rapporter le drame au théâtre ; représentation de la scène 7 de la troisième partie = pas de combat, mais des paroles (théâtre) avec récit par des tiers (// règle de la bienséance classique) ; émotion soulignée par changement de lumière (rouge, évoque le sang), alors que le décor a disparu ; il n'y a plus que les mots.
b) 4ème partie, scène 6 (cf doc 2) : l’épopée de l’érection du monument (rapide, 6 mois après, dates, destruction…), historique, en insistant sur la dimension unique & originale de ce projet (énumération): 1er monument aux morts, individuel, souscription internationale… Rq : Même traitement sur scène que le drame de Joncherey : « récit » parallèle de « fantômes », avec jeu de lumière blanche (fantômes).
Avec : - Jules Peugeot : dénonciation de la récupération politique de sa mort
- Albert Mayer : long processus de réhabilitation, après insubordination, non reconnaissance de l'ordre donné
+ fantôme de Marie : rôle imaginaire (licence théâtrale, pendant d'Alice), qui dramatise aussi, mais qui les fédère surtout en les faisant se rapprocher d'elle (cf didascalie) : « ils étaient étrangers l'un à l'autre, et pourtant si proches » ; « il est important de ne rien oublier »
c) Le rôle de la pièce aujourd'hui :
- faire revivre l'événement, dans sa vérité historique (évoquer la réhabilitation, restée méconnue en Allemagne surtout)... dans les limites du genre théâtral (drame raconté // bienséance classique + rôle de la parole au théâtre) & avec les atouts du genre (licence théâtrale, ajouts de personnages ; émotion des chants militaires & lettres lues en voix off entre les scènes, émotion du récit par des témoins...)
- mettre en évidence les similitudes de ces 2 destins ; célébrer l'union franco-allemande (d'ailleurs, premiers « mots » = un lied allemand) en soulignant les points communs (d'ailleurs, changement symbolique des uniformes par les « filles » / soldats : parallélisme, mimétisme...)
- didactique, pour faire passer le message inscrit sur le socle du Monument : « Que ceux qui ne savent pas apprennent, et que ceux qui savent se souviennent… »


Conclusion : Avis personnel sur la mise en scène + dans quelle mesure ce spectacle vous a aidé à prendre conscience du devoir de mémoire

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