lundi 1 juin 2015

Thrènes à la mémoire des victimes d'Hiroshima - Krzysztof PENDERECKI


A écouter à partir de 2'30" jusqu'à 3'25" environ.

Audition : Thrènes à la mémoire des victimes d’Hiroshima (1961)

Krzysztof PENDERECKI (1933-)

A l’origine cette œuvre composée en 1961 s’appelait 8’37’’ (la durée de l’attaque sur Hiroshima le 6 août 1945)
Cette pièce fût créée en 1967 sur les lieux de la tragédie à Auschwitz.
Penderecki la renomma en Thrènes à la mémoire des victimes d’Hiroshima pour une meilleure compréhension du public.
Bien que destiné aux victimes japonaises, on peut rapprocher cet hommage à celui fait aux victimes des camps de concentration.

« Cette grande Apocalypse [Auschwitz], ce grand crime de guerre, est incontestablement dans mon subconscient depuis la guerre où j’assistais enfant à la destruction du ghetto de ma petite ville natale : Debiça »
Krzyzstof PENDERECKI

Instrumentation :
Œuvre pour 52 instruments à cordes frottées :
       24 violons
       10 altos
       10 violoncelles
       8 contrebasses
Cette œuvre expérimente les sonorités extrêmes des cordes en essayant de rendre compte du sentiment de détresse et d’angoisse lié à l’évènement auquel elle fait allusion.
Le temps est lisse : pas de tempo, pas de pulsation
Les hauteurs sont aléatoires : pas de portées, ni de notation musicale traditionnelle

La musique est athématique : pas de mélodie, absence de thème




Compositeur polonais né à Debica. Il a étudié la composition à l’école supérieure de musique de Cracovie. Ses œuvres témoignent de l’intérêt de Penderecki pour le timbre instrumental et son prolongement dans le traitement des voix. Cet intérêt s’est d’abord manifesté dans l’écriture des cordes  frottées : Clusters, micro intervalles, multiplication des parties solistes, importance donnée à la notion de densité, d’épaisseur, recherche de nouvelles sonorités grâce à des techniques inhabituelles de la corde et de l’archet (col legno).
Son écriture devient rapidement schématique puis purement graphique. Il explore également toutes les ressources instrumentales, du son au bruit (coups frappés sur la caisse de résonance). Il intègre dans ses œuvres des éléments timbriques et bruitistes (sirènes d’alarme, machines à écrire, morceaux de bois, de fer ou de verre).



Vocabulaire :
Thrène : lamentation funèbre
Col legno : jouer avec le bois de l’archet
Cluster : masse de sons dissonants
Pizzicato : pincer les cordes avec les doigts au lieu d’utiliser l’archet (composé de la baguette et de la mèche)
Glissando : glissement continu d’une note à une autre

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